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CEO en poste depuis 2019, le cadre de 64 ans paie sa stratégie orientée vers la vente directe aux consommateurs et peu axée sur l'innovation des produits. La croissance de Nike ces dernières années a été l'une des plus faibles de son histoire et Hill devra corriger le tir. Crédit image : Nike Inc. |
Après plusieurs mois de rumeurs et de pression grandissante, Nike a finalement annoncé le départ de son PDG, John Donahoe, en poste depuis 2019. À la surprise générale, l’entreprise de Beaverton a décidé de se tourner vers l’une de ses figures historiques pour assurer la succession : Elliott Hill, ancien cadre de la société, fera son retour à la tête du géant américain dès le 14 octobre 2024.
Le départ de Donahoe intervient après un mandat difficile, marqué par une stratégie controversée qui a ralenti la croissance de l'entreprise. Sous sa direction, Nike avait misé sur le modèle direct-to-consumer (D2C), réduisant ses relations avec les détaillants traditionnels pour se concentrer sur ses propres canaux de distribution. Bien que cette approche visait à renforcer l’indépendance de la marque, elle a eu des conséquences inattendues, notamment une perte de vitesse face aux concurrents et une stagnation des ventes.
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En 2023, Nike a enregistré des ventes de 51,36 milliards de dollars, un chiffre quasiment identique à celui de l'année précédente (51,21 milliards), et une baisse de 2 % de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre. Ces résultats ont alimenté les critiques des analystes, qui ont accusé l’entreprise de perdre son aura d’innovation, autrefois son principal atout. Donahoe avait tenté d’ajuster sa stratégie, mais les résultats n'ont pas suffi à redresser la barre.
Face à cette situation, Mark Parker, président exécutif de Nike, a expliqué que le conseil d'administration avait pris la décision de rappeler Elliott Hill pour diriger la prochaine phase de croissance de l'entreprise. « Le leadership d’Elliott, sa passion pour le sport et son profond attachement à nos marques font de lui la personne idéale pour prendre les rênes », a déclaré Parker dans un communiqué. Hill avait pris sa retraite en 2020 après 32 ans de service chez Nike, où il a notamment occupé le poste de président du département “Consumer and Marketplace”, supervisant les activités de Nike et de Jordan à travers le monde.
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Le retour de Hill s'accompagne d'un package de rémunération conséquent. Selon les documents déposés auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le nouveau PDG recevra un salaire annuel de 1,5 million de dollars, accompagné d'un bonus représentant 200 % de son salaire de base. À cela s'ajoutera une prime annuelle à long terme de 15,5 millions de dollars, composée à 50 % d'unités d'actions soumises à la performance (PSU), 35 % d'options sur actions et 15 % d'unités d'actions restreintes (RSU).
Toutefois, les défis qui l'attendent sont nombreux : reconstruire les relations avec les détaillants traditionnels, reconnecter avec les employés et, surtout, relancer l’innovation produit pour retrouver l'adhésion des consommateurs. Dans ses premières déclarations, Hill s’est montré enthousiaste : « Nike a toujours été une partie essentielle de ma vie. Je suis prêt à aider l’entreprise à entrer dans un futur encore plus brillant », a-t-il affirmé. Il a également souligné son désir de « lancer des produits audacieux et innovants qui captiveront les consommateurs dans les années à venir ».
La transition entre Donahoe et Hill se fera progressivement. Donahoe continuera de servir en tant que conseiller de l'entreprise jusqu'à son départ officiel, prévue pour janvier 2025. Un accord de non-concurrence a également été signé, limitant la possibilité pour Donahoe de rejoindre un concurrent direct de Nike après son départ. Avec Elliott Hill à sa tête, Nike espère inverser la tendance et retrouver le chemin de la croissance. Son expérience passée au sein de l’entreprise et son expertise en matière de stratégie commerciale devraient lui permettre de relever ce défi de taille.
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